La nomination de Ronald Bazile à la tête de l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA) suscite une indignation sans précédent parmi les employés de l’institution. Considéré comme l’un des plus grands symboles de corruption au sein de l’ONA, il est accusé d’avoir mis en place un système de détournement institutionnalisé depuis plus de 30 ans. Pour les employés, cette nomination est la preuve que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a choisi la voie de la continuité dans la corruption, le pillage et la dilapidation des fonds des assurés et pensionnés.
Un système de corruption bien rodé
Selon plusieurs sources internes, Ronald Bazile aurait systématiquement utilisé l’argent de l’ONA pour exonérer des dettes, établissant un système opaque où les grands débiteurs de l’institution peuvent négocier des réductions abusives. Par exemple, un débiteur devant 80 millions de gourdes à l’ONA pouvait négocier pour ne payer que 20 millions : Bazile conservait 10 millions pour lui-même, versait 10 millions à l’ONA, puis annulait le reste de la dette, privant ainsi les retraités et les assurés de leurs fonds.
De plus, chaque prêt hypothécaire accordé par l’ONA sous son influence aurait été soumis à des frais cachés allant de 15 à 25 %, augmentant ainsi artificiellement le coût pour les emprunteurs et enrichissant illégalement certains cadres de l’institution. Cette pratique a lourdement impacté les finances de l’ONA, réduisant considérablement les fonds destinés aux pensions et prestations sociales.
Une nomination controversée
Ronald Bazile n’est pas un inconnu des affaires judiciaires. Il a déjà été révoqué pour corruption de l’ONA par le passé, avant d’utiliser son réseau d’influence pour racheter des juges et se faire indemniser à coups de millions prélevés sur les caisses de l’institution. Cette situation a plongé l’ONA dans un cycle de procès frauduleux, de dédommagements abusifs et de détournements massifs qui continuent de peser lourdement sur sa viabilité financière.
Face à cette situation, les employés de l’ONA se demandent comment un individu avec un tel passé a pu être reconduit à la direction de l’institution. Ils dénoncent une décision politique motivée par des intérêts personnels et une volonté de préserver un système de prédation économique.
Une résistance déterminée des employés
Furieux de cette nomination, les travailleurs de l’ONA ont déclaré que l’institution ne connaîtra jamais la paix sous la direction de Ronald Bazile. Ils refusent de collaborer avec un “papa vòlò” qu’ils accusent d’être l’ennemi des employés, s’étant toujours opposé aux augmentations salariales et aux promotions internes, à moins de transactions douteuses.
Les employés appellent les autorités compétentes et l’opinion publique à se mobiliser contre cette décision, affirmant que l’ONA ne doit pas être livré aux mains d’un homme dont l’histoire est marquée par le vol, la fraude et la manipulation des ressources de l’État.
Face à la grogne grandissante, le CPT sera-t-il contraint de revoir sa décision, ou persistera-t-il dans ce choix controversé qui alimente encore davantage la méfiance et le ressentiment envers la gouvernance actuelle ?